Des dizaines de locaux, des amphithéâtres, un dédale incroyable de couloirs où l'on se perd facilement. C'est le lot de toutes les universités belges. Sauf qu'ici, les occupants ont déserté les lieux définitivement. Ils laissent derrière eux des tableaux noirs encore remplis de formules compliquées, des laboratoires pratiquement intacts et cette incroyable soufflerie d'aérodynamisme. Deux jours n'ont même pas suffit pour visiter le campus.

Du temps de sa gloire, il était un temple du savoir technologique. Aujourd'hui il est devenu bien malgré lui le lieu d'expression d'une pauvreté socio-économique et culturelle qui frappe durement les anciens bassins industriels. Dans un combat entre érudition et ignorance, dans un rapport de force que l'on croirait à priori favorable à la première, c'est paradoxalement la seconde qui l'emporte. Haut la main...

Je suis prof... J'ai du mal lorsque je vois une école, même devenue inutile, que l'on saccage ou que l'on salit d'une litanie d'inscriptions grotesques et obscènes. Lorsque j'ai fait la visite et pris toutes ces photos, j'avais parfois la gorge serrée.

Inutile de photographier les trop nombreux graffitis ou de décoder leur signification obscure que seuls les "initiés" comprennent... Sauf ces publicités dévoyées de leur destination première et qui ont été sans doute collées dans un couloir par des étudiants en mal de gags.