Le terril interdit

A l'époque de l'industrie charbonnière, le triage et le lavage du charbon, c'est à dire la séparation de celui-ci des schistes et des terres, ont connu une évolution qui permit à terme de minimaliser les pertes lors de ce traitement. Par contre, à la fin du dix-neuvième siècle et au début du vingtième, les techniques étaient encore rudimentaires et c'est à la main de l'homme que l'on confiait en bonne partie le travail de séparation. Par conséquent, du charbon en assez grande quantité était encore contenu dans les terres et les stériles qui étaient envoyés au terrils. A partir des années 1970, bon nombre de ceux-ci ont été revalorisés par extraction du charbon qu'ils contenaient encore. Cette activité a largement diminué de nos jours, eut égard à l'hostilité de nombreux habitants qui refusaient de voir disparaître leurs terrils. Les autorités communales ont été en général très sensibles aux arguments développés par les défenseurs et elles ont été bien plus réticentes qu'au début pour délivrer les permis d'exploiter. Il n'y a donc plus qu'un très petit nombre de sites qui sont en exploitation. Le "terril interdit" fait partie de ce dernier carré d'une activité peu glorieuse.

Exploration d'un des rares terrils encore en cours de "valorisation". Du monticule d'origine, il reste une vaste étendue lunaire. La poussière est abondante et se soulève au moindre vent. Comme toujours lorsqu'un terril est revalorisé, des bassins à schlamms ont été creusés : voilà le genre d'endroit où il ne faut jamais s'aventurer, car sous la croute de terre sèche et crevassée se cache une mare de boue très dense qui vous engloutirait illico ! J'ai pris ces photos un jour où l'orage menaçait, ce qui renforçait encore plus le côté dramatique de l'endroit. Etant encore en exploitation, ce terril est donc dangereux et de toute façon interdit d'accès, c'est bien pour cela que je n'en dévoilerai pas son nom ni le lieu où il se trouve.