Le triage-lavoir des Chavannes Comme beaucoup d'autres sociétés charbonnières, la société des Houillères de Blanzy envisagea de rationaliser le traitement des charbons extraits dans ses différents sièges d'extraction. Elle confia donc en 1923 une étude au bureau d'architectes Considère, Pelnard-Caquot et Cie afin d'édifier un triage-lavoir central sur le territoire de Montceau-les-Mines. Ce fut la Cie Lyonnaise d’ Entreprises et de Travaux d’ Art qui fut chargée de construire les installations. Dès1927, avec la mise en route progressive des huit lignes de traitement, le triage-lavoir entra en service pour atteindre en 1930 sa capacité maximale de production qui était de 1000 tonnes à l'heure. En 1945, toutes les sociétés charbonnières françaises furent nationalisées et les Chavannes tombèrent donc dans le giron de ce qui deviendra plus tard "Charbonnages de France". Le matériel fut entièrement renouvelé entre 1947 et 1955. Les techniques les plus récentes en matière de triage et de lavage des charbons furent utilisées, notamment la séparation par liqueur dense. Comme partout ailleurs en Europe, l'industrie charbonnière française entra en déclin dès la fin des années 1950. Malgré tout, la production assurée par le lavoir des Chavannes resta importante et les installations furent encore modernisées , puisqu'elles furent automatisées entre 1989 et 1994. Ce fut le dernier baroud d'honneur, car entre temps, on mit fin à l'extraction souterraine du charbon avec la fermeture en 1992 du dernier siège, le puits Darcy à Montceau-les-Mines. Ne demeura que l'exploitation de mines à ciel ouvert, "les découvertes", dont la dernière cessa toute activité en novembre 1999, entraînant avec elle la fermeture du lavoir des Chavannes. Classée monument en 2000, l'usine plongea donc dans la léthargie de l'abandon. On plaça autour des bâtiments une clôture qui fut à peine dissuasive, puisque cela n'empêcha pas un début de vandalisation et de vol de câbles. Néanmoins, toutes ces installations ne semblent pas avoir trop souffert et l'essentiel s'y trouve toujours. Cinq heures passées en compagnie d'un ami photographe n'ont pas été de trop pour explorer cette friche gigantesque. C'est un dédale incroyable de machines, de passerelles et d'escaliers et il faut se faire violence pour s'arrêter de photographier, tant les cadrages potentiels abondent. Bref, il s'agit bien d'une exploration exceptionnelle ! |
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