Le fort de La Chartreuse
 
     
   
     
     
 

La chartreuse est une ancienne forteresse située sur les hauteurs de Liège. Elle fut construite entre 1917 et 1923 sur ordre de Guillaume d’Orange, conseillé en cela par le Duc de Wellington qui estimait que beaucoup d’anciennes fortifications employées par les armées alliées après la défaite de Napoléon, ne répondaient plus aux normes de la fortification de l’époque. Malgré sa modernité du moment, la Chartreuse fut prise sans livrer bataille par une poignée - ils étaient une soixantaine - de partisans liégeois, lors des combats pour l’indépendance de la Belgique en 1830. Une fois les Hollandais boutés en dehors du pays, la forteresse fut par après logiquement incorporée dans les infrastructures de l’armée belge, mais sans qu’elle ne soit adaptée aux armements nouveaux qui allaient apparaître par la suite. L’arrivée en 1886 de l’obus torpille mit en évidence l’inadéquation de la forteresse liégeoise par rapport à cette nouvelle arme face à laquelle elle n’avait aucune chance de résister. C’est ce qui décida l’armée belge à déclasser la Chartreuse en tant que fortification et à la convertir en simple caserne en 1892.

Une partie des installations fut démantelée, mais on conserva la partie centrale et ses trois ailes qui furent même rehaussées de deux étages supplémentaires. En 1914, la caserne tomba entre les mains des Allemands qui y incarcérèrent des résistants locaux, dont 49 furent même fusillés. En 1939, l’armée belge fit construire des nouveaux bâtiments en périphérie des anciens. Ces travaux furent interrompus par les événements de mai 1940 et la défaite des Alliés. C’est l’armée allemande qui les terminera par la suite. Une fois la Belgique libérée en 1944, l’armée américaine transforma la Chartreuse en hôpital militaire. Cette situation ne fut que transitoire, puisqu’une fois la paix revenue, elle redevint une caserne de l’armée belge à part entière. En 1960, l’ancienne partie centrale dont les deux premiers étages dataient de l’époque hollandaise, ne répondait plus aux normes d’hébergement et fut désaffectée. Les militaires (en petit nombre) restèrent en place dans les bâtiments périphériques jusqu’en 1982, date à laquelle ils désertèrent définitivement le domaine.

 
     
     
 
Abandon...
 
     
   
     
     
 


Depuis trente ans, tout est laissé à l’abandon et aux outrages du temps. Lentement, la végétation a envahi les espaces entre les bâtiments et en a même colonisés certains, puisque des arbres poussent sur quelques façades. Le domaine est immense, plus de quarante hectares et des constructions disséminées partout. Les bâtiments de 1939 sont des coquilles vides pratiquement sans intérêt. Ils ont reçu la visite des récupérateurs de métaux ou des casseurs qui ont eu tout le temps d’exercer leur art. Il ne reste rien, ou alors très peu. Rien, sinon une série de couloirs et de pièces à l’aspect répétitif. Inutile de faire dans la photographie redondante. Je ne m’y suis pas attardé, direction la partie centrale, imposante et tout aussi délabrée mais architecturalement plus riche.