Le Métro Léger de Charleroi

Dans les années qui suivirent l'après guerre, malgré le déclin de l'industrie charbonnière, l'expansion économique fut pratiquement continue en Belgique. Cette expansion, conjuguée à une phase de progrès social initiée par le fameux" Pacte Social" de 1944-45 permit à la classe ouvrière d'améliorer son confort matériel. Un des signes les plus évidents fut l'augmentation du parc automobile, ce qui engendra très vite des problèmes de circulation et d'engorgement des villes. Charleroi n'échappa pas à la règle et bientôt, on constata que la congestion du trafic automobile serait proche. De plus, les responsables croyant mordicus à un progrès sans fin, envisagèrent de faire de Charleroi une métropole moderne. Pour résoudre les problèmes de circulation et pour conforter le statut de future ville moderne, l'Etat finança dès 1962 une étude sur l'implantation d'un réseau de métro. Des projets furent présentés, y compris des farfelus et mégalomanesques, tel ce monorail aérien devant parcourir les boulevards de la ville ! Finalement, on retint un projet dit de "métro léger" : une boucle centrale au sein de la métropole d'où partirait une série d'antennes déservant les zones de grande banlieue. De léger, ce projet n'avait que le nom... Car Charleroi n'avait pas besoin d'un tel mode de transport public. Un réseau de tramway en site propre, moderne et performant aurait suffi. Néanmoins, on s'en tint au projet, du moins tant que les finances suivirent, car le budget enfla et la crise aidant, les restrictions mirent un frein à la construction du métro.

Les dirigeants, revenus à plus de modestie, décidèrent de s'en tenir au déjà là, augmenté d'une ou l'autre extensions, notamment la fermeture de la boucle du centre ville. Aujourd'hui, une partie seulement du projet a été réalisée, notamment quelques stations qui paraissent coupées du reste du monde. Une autre partie a elle aussi été terminée, mais non mise en service. C'est le cas de l'antenne de Montignies-sur-Sambre, livrée aux vandales et aux voleurs de métaux. Ce n'est pas là que j'ai choisi d'aller, d'autres l'ont fait avant moi... Et puis, en tant que carolo de souche, j'en ai un peu marre de l'image que l'on véhicule sur Charleroi : Charleroi le chômage, Charleroi les affaires, Charleroi le métro inachevé... Et patati... Alors, plutôt que d'en rajouter, j'ai préféré y aller à contre-courant, et pour une fois, j'ai réalisé une série de photos "positives" dans la partie achevée et en service ! Dans ces stations, il y a tout de même une certaine recherche esthétique, motivée par le soucis de donner à l'usager un environnement attrayant. Mais tout cela reste néanmoins en césure avec la vie citadine, ce qu'un tramway moderne et urbain aurait permis d'éviter.