Fin de combat...

Jeudi 10 novembre 1994, cinq heures du matin... Les trois directeurs d'Eurofonderie, retenus dans leurs bureaux depuis la veille à 23 heures par des responsables syndicaux et une vingtaine de travailleurs signent enfin la convention sociale dont ils avaient rejetés les termes en dernière minute après les avoir acceptés dans un premier temps. Le rideau est tombé sur la dernière scène d'une histoire de pot de fer contre pot de terre dont on est désormais coutumier dans notre monde occidental. Les travailleurs toucheront des indemnités afin d'adoucir quelque peu la perte de leur emploi, ils peuvent s'en aller avec la consolation relative de ne pas avoir totalement perdu le combat contre ceux qui avaient décidé de fermer leur entreprise. L'usine peut fermer et la multinationale peut délocaliser ses activités, laissant les vastes halls déserts à tout jamais. Désormais, la wallonie compte une friche industrielle de plus à son patrimoine...

 
     
     
   
     
     
 
 
     
     
   
     
     
 
Incertitude, précarité d'emploi, instabilité, logique incessante de compétition. Des mots clés associés à la postmodernité ou à la société postindustrielle. Pour tous ces travailleurs, nul n'est besoin de théories socio-économiques compliquées pour qu'ils en saisissent les termes. Leur dure réalité leur en a appris la signification profonde... Acculés qu'ils étaient par les difficultés financières qui s'annoncaient pour eux et leurs familles, ils ont préféré le principe du plan social et de l'indemnisation au principe d'une action de reconversion. Désormais, ils vont se disperser, seuls face à leur destin. Certains retrouveront du travail, d'autres resteront dans le creux de la vague...
 
     
     
   
     
     
 
 
     
     
 
 
     
     
   
     
     
 
 
     
     
   
     
     
 
 
     
     
   
     
     
   
     
  Sources : Archives du journal Le Soir, octobre et novembre 1994. Journal Syndicats Novembre 1994.